Recherche sur Internet (5) ….L’achat de mots-clés aux enchères



Sans faire de mauvais jeu de mots, les « mots » sont la clé d’une bonne requête et donc de bons résultats. Google l’a très vite compris, lui qui est arrivé en 1998 dans le monde bien établi de la recherche d’info sur Internet. Il y avait déjà du monde sur les rangs (Altavista, Yahoo, Lycos, Nomade, Francité pour ne citer qu’eux) mais Google a su tirer son épingle du jeu et ce grâce à deux actions qu’il a mis en oeuvre. La première, c’est le calcul de la pertinence d’une page par rapport à une requête donnée. Pas la peine de nous étendre ici, ce sujet fera l’objet d’un autre article de la série « Recherche sur Internet »

Celle qui nous intéresse ici est très maline. Encore fallait-il y penser. Pourquoi ne pas faire payer les entreprises pour que les internautes aillent voir leur site? Le « keyword marketing », autrement dit, l’achat de mots clés aux enchères était né. Prenons monsieur Dupont. Il veut acheter un parfum pour l’anniversaire de son épouse. Comme il est pressé et qu’il ne veut pas se déplacer en boutique, il opte pour un achat par Internet. Rendez-vous sur son moteur de recherche pour voir ce qui s’y dit en matière de parfums. La page de résultats est en apparence en tout point similaire à n’importe quelle page de résultats.

Les deux premières places sur la page de résultats de Google

L’observateur expérimenté notera la présence de la mention « Annonce » entourée d’un rectangle vert à gauche de l’adresse du site. Ces sites ne sont pas là par hasard. Ils ont payé pour sortir dans les premières places sur la requête « parfum ». Ces sites sponsorisés peuvent être au nombre de trois, ils sont ensuite suivis des sites indexés naturellement par Google et classés par ordre de pertinence. L’enjeu majeur, figurer dans les trois premières places.

Pour cela, les sites du trio de tête se livrent une lutte acharnée. C’est à celui qui mettra le plus sur la table pour truster la première place sur une requête donnée (un mot-clé ou un groupe de mots clés). Ceci est emprunt d’un soupçon de géolocalisation pour vous proposer un service toujours au plus près de chez vous. Si Dior met 0,90€ sur le mot clé « Parfum », il ne sera débité de cette somme que si un Internaute clique sur son résultat dans Google. En d’autres termes, il ne paye pas à la visibilité mais bien à la mise en relation. Si Dior pratique ainsi c’est qu’une part non négligeable d’internautes va concrétiser la visite sur son site en achetant un parfum. C’est bien moins cher pour l’entreprise qu’une publicité sur la première page d’un grand quotidien national et surtout le retour sur investissement est bien meilleur.

Pour Google, c’est du gagnant-gagnant. L’entreprise y trouve une visibilité sans égal (vous connaissez un Internaute qui ne passe pas par un moteur de recherche une fois dans sa journée?), l’Internaute y trouve des produits bien ciblés par rapport à sa recherche. Mais, Google ne reste pas là à se frotter les mains. Quand une entreprise souhaite miser sur un mot clé, il a des équipes humaine qui vont vérifier qu’il y a une adéquation parfaite entre le mot clé visé et la page du site que son client souhaite mettre au bout. Vous ne pouvez pas acheter le mot parfum et rediriger vers des contrefaçons. Google veille au grain.

Mais Google ne s’arrête pas là, il a encore un moyen de faire plus d’argent. Si Dior est en première place en misant 0,90€ sur le mot parfum, Google va proposer au numéro deux (ici, Nocibé) de surenchérir pour lui voler la première place. Pendant ce temps là, les enchères montent et Google engrange toujours plus de gains et ceci à l’échelle de la planète. Vous comprenez mieux maintenant d’où viennent les revenus pharaoniques de la société californienne.

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