Les constructeurs de smartphones, Samsung en tête, vont rapidement lancer des appareils compatibles 5G. Les premiers lancements de forfaits 5G devraient intervenir l’été prochain dans une dizaine de grandes agglomérations.
Mais, avant toute chose, l’attribution des fréquence 5G – la bande des 3,5 Ghz – passera par un dépôt de dossier et la mise aux enchères. Il est dans l’intérêt des opérateurs de commencer à déployer leur réseau pour être prêts le plus tôt possible. Pourtant, ça ne se bouscule pas au portillon.

Le retour sur investissement n’est pas évident
Certes la 5G va apporter plus de fluidité et permettre de connecter simultanément un nombre toujours croissant de terminaux mais la promesse de plus de vitesse n’est pas forcément vendeur pour le consommateur final.
La 5G s’adresse, dans un premier temps, aux entreprises. Mais, il faudra attendre 2023, le temps que les opérateurs déploient leur réseau.
Mais les opérateurs ont absolument besoin de nouvelles fréquences pour faire face à l’explosion de la consommation de données en mobilité. En 2019, un usager consomme en moyenne 4,8 Go de data par mois en 4G. L’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes (ARCEP) note que, depuis plus de quatre ans, la consommation moyenne de données en mobilité double chaque année. Les réseaux sont proches de la saturation.
Mais, entre l’achat des fréquences et le déploiement du réseau la facture s’annonce très lourde pour les opérateurs. On parle de plusieurs milliards.
Le cas Huawei
L’incertitude quant à Huawei n’arrange rien. La nouvelle loi soumet à l’approbation des services de l’Etat l’utilisation de nouveaux équipements télécoms. Or, Huawei est l’un des plus grands pourvoyeurs d’équipements télécoms. En cas de refus par les autorités compétentes, les opérateurs devront déposer une nouvelle demande pour les équipements d’autres opérateurs. Il se peut même qu’ils doivent remplacer une partie des équipements Huawei sur leur réseau.
Les freins au déploiement
De plus en plus d’associations militent contre l’installation de ces équipements accusés d’enlaidir le paysage et d’avoir des effets néfastes sur la santé.
Même si l’Agence Nationale des Fréquences (ANFR) réalise de nombreux tests, rien n’y fait. Le compte à rebours pour les opérateurs est lancé. En effet, l’attribution des licences d’exploitation des fréquences 5G est assortie d’une obligation de couverture du territoire. Voilà une vraie gageure pour les opérateurs de téléphonie mobile.
Synthèse de l’article « La 5G en 2020, un casse-tête pour les opérateurs français » paru dans l’édition du 3 janvier 2020 du Figaro.